Le centre-ville a été, depuis l’apparition du fait urbain, le cœur de l’activité humaine pendant des milliers d’années. Il a connu de nombreuses périodes d’essor et de déclin au rythme des grands processus historiques économiques, culturels et sociaux. Depuis les années 70, le centre-ville a semblé entrer dans une période de déclin. Victime de l’étalement urbain et du délitement des structures sociales traditionnelles, il s’est désertifié. Ce phénomène inégal a particulièrement frappé les petites centralités et les « villes moyennes ». Pourtant, depuis une dizaine d’années, de nouveaux processus sont à l’œuvre. La fin de l’ère des hydrocarbures et l’aspiration de certains groupes sociaux dominants à un modèle de société « post industriel » centré sur des relations humaines de proximité ont redonné une pertinence toute nouvelle à cet espace. De nombreux élus ont pris conscience de ces mutations et orientent désormais leurs choix vers la protection et la redynamisation de leur centre-ville afin d’en faire un atout pour leur commune. Or, les acteurs publics manquent encore d’outils pour appréhender un espace aussi complexe que le centre-ville. Il n’existe par exemple pas de référentiel national pour servir de base de comparaison entre différentes communes.
Un Atlas national des centres-villes, pour quoi faire ?
A ce titre, l’AUPA, en partenariat avec la FNAU et l’agence d’urbanisme Pau-Bayonne, a initié un dispositif global d’aide à la décision : « l’atlas national des centres-villes ». L’ambition de cet Atlas national est de fournir un outil de comparaison multithématique capable d’aider les acteurs des centres-villes dans l’auto-diagnostique de leur centre et faciliter leurs prises de décision.
Phase 1 (2020) : Identification d’une armature nationale de villes rayonnantes
La problématique de la « centralité », des critères de polarité et plus généralement de l’armature territoriale française est au cœur des problématiques d’aménagement et de développement des territoires. Toutefois, la mesure de la centralité est complexe et aucune méthodologie unique et partagée n’existe. La première étape de cette démarche qui vient de s’achever a donc consisté à établir une armature nationale des villes-centres selon une méthodologie innovante. Le caractère « central » d’une commune repose sur sa capacité à regrouper l’ensemble des équipements nécessaires à la vie des habitants de son bassin. Nous avons donc recensé les équipements de l’ensemble des communes de France et leur avons attribué un score de rayonnement. Cette analyse du niveau de rayonnement / densité concerne les domaines suivants : population, emploi, administration, commerce, éducation, santé, culture. Dans un second temps, nous avons mis en lumière le rôle de la commune dans un système territorial plus large. Au-delà des aspects de rayonnement, l’analyse des relations entre les centres et leur espace d’influence permet des définir des systèmes territoriaux de centralité. Le prisme de l’emploi et des déplacements domicile-travail a été privilégié autour deux axes :
– La définition de lieux d’emploi structurants potentiels et de leur aire d’influence
– L’analyse des relations entre les lieux d’emploi structurants potentiels
Au final, ce sont plus de 3.100 centralités regroupées en 5 grandes typologies (de taille et de fonctionnement très différents) qui maillent le territoire français.
Phase 2 (2021) : Vers un atlas national des centres-villes
Désormais, un travail plus fin s’engage. Celui-ci consiste à définir les périmètres des centres-villes des 3.100 centralités françaises, et d’analyser une vingtaine d’indicateurs qui permettront de mieux comprendre les forces et les faiblesses de ces centres.